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Comment se motiver sans souffrir ?

Publié le 29/04/2021

Quand on pense au mot routine, on imagine plein de trucs très très ennuyeux, comme rester chez soi à regarder la télé, manger des pâtes à la sauce bolognaise de Lidl et faire une croix sur le sexe. Pourtant, certaines routines ont des effets bénéfiques sur notre santé et sur notre humeur. C’est le cas de faire du sport, par exemple. Ou bien de pratiquer la méditation, même si c’est très ennuyeux.

Et en plus, les routines permettent d’arrêter de réfléchir à ce qu’il faut faire, quand est-ce qu’il faut le faire, et pourquoi il faut le faire, et ça c’est très cool ! Parce que réfléchir, c’est fatiguant, et surtout, ça laisse à notre esprit l’occasion de trouver des excuses pour se laisser aller.

– Ca fait longtemps que j’ai pas fait de sport, faudrait peut-être que j’aille à la salle.

– Oui, ça serait bien. Mais en même temps t’es crevé ces jours-ci. Faut penser à te ménager, un peu. Et puis la salle est à 10 bornes, tu vas mettre des plombes pour y aller, avec les bouchons. En plus, t’as paumé tes affaires de sport et tu vas galérer pour les retrouver. Et si à la place, tu regardais cette vidéo de 28 minutes sur le fléau que représentent les buissons boules aux Etats-Unis ?

Bref, les routines, ça permet d’éviter de tomber dans la spirale de la procrastination. Mais alors comment acquérir une routine ? Et surtout, comment le faire sans avoir besoin de prendre son propre argent en otage ? C’est ce qu’on va voir maintenant.

Pour développer une routine, il y a deux façons de faire. On peut établir des objectifs, SMART de préférence, préparer un planning détaillé, et se mettre des claques à soi-même pour se motiver, ou bien on peut choisir une option vachement plus facile.

La version facile, elle consiste à prendre le comportement qu’on cherche à rendre habituel, et à le simplifier à l’extrême pour le rendre, genre, trop facile à faire.
Par exemple, si vous voulez prendre l’habitude de courir trois fois par semaine, obligez vous à courir trois fois par semaine, mais seulement pendant une minute. En tout cas, c’est ce que conseille la coach Christine Carter, dans une conférence TEDx. Courir une minute, c’est pas compliqué à caser dans son emploi du temps. Et à moins d’avoir 80 ans ou un handicap, c’est trop facile à faire. En plus, une fois que vous aurez couru votre minute, la plupart du temps vous aurez envie de continuer à courir.

– Ah bah non ! Si j’ai pris le temps d’assortir mon t-shirt à mes chaussures de running, de régler ma montre connectée et de concevoir la playlist parfaite pour me motiver, c’est pas pour courir seulement 60 secondes, quand-même… Hein.

Évidemment, si je vous parle de cette technique, c’est parce qu’elle s’applique à plein d’autres trucs et pas seulement la course à pied. Dans son livre « L’art subtil de s’en foutre », Mark Manson rapporte un témoignage certes de troisième main et anonyme, mais qui reste quand-même pertinent. Ce témoignage est celui d’un écrivain prolifique, auteur de plus de 70 romans, dont le secret pour garder la motivation à écrire résiderait dans ces quelques mots, dont l’un au registre familier : « écrire au minimum 200 mots merdiques par jour. »

Encore une fois, tant qu’on a passé la classe de CP et des doigts qui n’ont pas d’arthrose, écrire 200 mots c’est facile et rapide. Et encore plus si on se contente de mots merdiques, comme « au jour d’aujourd’hui » par exemple, une expression qui ne devrait même pas exister. C’est tellement facile qu’on peut même les écrire sur son téléphone pendant qu’on est aux toilettes en train de faire la grosse commission. Et pareil, une fois qu’on a commencé à pianoter sur son clavier, on a souvent tendance à écrire plus que 200 mots. En tout cas, ça marche pour moi.

Bref, si vous voulez acquérir une routine, ne faites pas l’erreur d’être exigeants avec vous-même. Demandez-vous le minimum, et vous verrez qu’une fois lancés, votre inertie naturelle vous mènera vers ce que vous voulez devenir.

Tags : motivation